On n'a plus le temps de ne pas y croire.
Il est temps d'agir, et rapidement.
Je suis désolé [...] nous sommes la première
génération à vivre les conséquences du réchauffement climatique et la
dernière à pouvoir y faire quelque chose.
[...]
On y est pour rien. On n'était pas là quand ils ont décidé de
couper les arbres pour en faire des billets, de
sacrifier la moitié des animaux marins en 40 ans pour quelques
points de croissance. D'enfermer la nature dans des parcs et
le vivant dans des zoos. On n'était pas là quand ils ont décidé de
trouer la couche d'ozone pour sentir bon et soudain quand ils ont vidé les
océans pour y mettre du plastique. On n'était pas là quand ils ont décidé
que ça valait le coup de condamner certains à la misère pour nos t-shirts
à 1 euro qu'on n'oublie au fond des placards, quand ils ont décidé que
certains métiers valaient mieux que d'autres, que pour finir les fins de
mois il fallait mieux être designer ou startuper, que paysan, fermier ou
professeurs.
J'aimerais vous dire que [...] les grandes
compagnies ont compris maintenant, c'est bon. Mais vous y croyez vraiment
?
On n'y est pour rien et pourtant, nous devenons complices.
C'est notre faute parce qu'on s'est laissé endormir doucement à coup de fake news en
intraveineuses. On a pris goût à leur confort, on s'est assoupi,
bercé avec du progrès dans le biberon.
[...]
Pendant qu'on produit qu'on jette et qu'on recommence[...] il y a les derniers éléphants
d'Afrique, les baleines qui s'ettoufent sous plastique, les glaciers qui
fondent et les forêts qui brûlent,
la terre qui se consume à mesure que l'on consomme.
Il est temps de débrancher des écrans et de rallumer les cerveaux.
Comme à des enfants, on nous a raconté des histoires. On nous a dit
qu'on était trop petit et que c'était déjà foutu.
[...]
Le monde d'après ne doit pas être un retour au monde d'avant, à la
normale, parce que la normale ne marchait pas. Ce monde d'après, il
nous appartient de le construire.
Quand est-ce qu'on y va et qu'on envoye tout balader ?
[...]
Confiné en quarantaine d'un système malade, pour la première fois on a
appris que ne rien faire c'était déjà agir.
[...] Il ne va pas s'agir de rester chez
nous. Demain il va nous falloir être encore plus courageux. Une nouvelle
histoire nous attend dehors et croyez moi, il va y avoir du boulot.
Il va falloir se bouger, sortir dans les rues pancartes à la main, mettre
les mains dans la terre et la terre dans nos programmes scolaires.
Descendre des avions et se réconcilier avec le Lubéron. Laisser les
énergies fossiles dans le sol, réduire nos quatre steaks hachés par
semaine et nos sushis Deliveroo des samedi soirs. Enfourcher les vélos,
éteindre la lumière en partant, débrancher des écrans,
se reconnecter au vivant.
Il va nous falloir être
une génération intranquille, consciente et indignée. Qu'on soit
plus que quelques-uns a être écolo. Drôle de case dans laquelle on a rangé
ceux qui aiment assez la vie pour se battre pour elle.
Sauver la planète, protéger l'environnement. Comme si on ne faisait pas
partie de ce tout.
Nous sommes des êtres vivants au même titre que les autres que nous
exterminons. Nous sommes la nature,
si elle disparaît nous disparaissons avec elle.
Si le jour d'après consistait simplement à refermer la parenthèse, à
reprendre le cycle infernal qui a rendu possible ce virus, alors nous
aurons perdu. Ça dépend de nous. Il nous appartient de prendre ce moment
pour donner tort à tous ceux qui nous pensent trop petit, trop tard, trop
fou. On sait déjà que ce ne sera pas facile et qu'on n'est même pas sûr de
gagner. Mais franchement, est-ce que ça vaudrait pas le coup d'essayer ?
On n'a plus le temps de ne pas y croire,
réveillons nous.